2ème étape ''Berglauf Cup Zürgler Oberland'' - Bauma (Suisse)

Mardi 16 août 2016


C'est avec les cuisses douloureuses que je me présente à la seconde étape de cette Berglauf Cup Zürgler Oberland. Ce n'est vraiment pas un exercice pour moi. Mais maintenant que j'y suis, je vais essayer de faire de mon mieux. Ce qui veut dire aussi, faire beaucoup mieux qu'hier avec ma 201ème place sur 263 arrivants. Mon objectif de la soirée est de moins subir la course comme hier et pourquoi pas, entrer dans la première moitié du classement. Et si éventuellement je pouvais moins marcher, ça ne me déplairait pas non plus. Le point le plus positif et qui me procurait quelques craintes avant de venir en Suisse, était la capacité de mes tendons d'Achille, fraîchement guéris, à supporter de telles ascensions. Hier soir je n'avais pas mal, mais je me disais que comme c'était chaud, c'était normal, par contre ce matin, toujours aucune douleur. Un grand tant mieux !



Pour cette seconde étape, direction plus au Nord du Canton de Zurich, dans la ville de Bauma. L'arrivée se fera tout en haut de la montagne à Sonnenhof. Avant d'arriver sur cette ville départ, nous avons été visiter le Lac de Zurich et la jolie ville de Rapperswil. Ça m'a permis de bien me dégourdir les jambes qui étaient bien lourdes ce matin. Comme la veille, nous ne nous arrêtons pas à la ville de départ, mais nous montons la route de montagne en direction du sommet et de l'arrivée. Nous nous stationnons à un kilomètre du finish, comme ça je n'aurais pas trop à redescendre pour aller au départ, et également ça me permettra de faire une petite récupération pour reprendre ma voiture, une fois la ligne d'arrivée franchie.









La montée à voiture, m'a permis de découvrir l'étendue des difficultés qui m'attendent une fois de plus. Qu'est-ce que je vais encore en baver ! Il fait encore très chaud aujourd'hui. Je commence tranquillement à me préparer. D'autres coureurs sont venus se stationner au même endroit que nous. D'autres n'ont pas la chance de trouver de place et doivent redescendre dans la vallée. C'est ce que je fais maintenant mais en courant, ou plutôt en trottinant. Mon échauffement a débuté. J'ai vraiment très mal sur le haut des cuisses. Des endroits sont vraiment très raides et je n'ose même plus demander aux organisateurs le pourcentage pour éviter de me faire trop peur.








L'heure du départ approche et comme hier, le speaker lance le compte à rebours en allemand. Je pensais avoir à peu près tout suivi mais le départ est donné alors que je pensais que nous n'étions pas encore à la fin de ce compte à rebours. C'est donc parti directement en côte. Ne pas partir trop vite ! Dès le premier virage à droite ça monte déjà beaucoup plus. Je commence déjà à regarder mes pieds. C'est bête car je sais que le paysage est merveilleux. Puis un premier lacet me montre que ça va être très compliqué. Je galère. C'est très raide et le lacet suivant et du même acabit. Une petite ligne droite toujours aussi pentue me fait passer au panneau du km 1. Je suis déjà au bout de ma vie ! Mais ce n'est rien, car nous tournons légèrement à droite et je suis au pied d'un mur. Regarder mes pieds, ne pas marcher, regarder mes pieds, ne pas marcher, regarder mes pieds, ne pas marcher, … C'est difficilement croyable mais pour le moment ça fonctionne, je ne marche pas.






Nous passons à côté d'une ferme isolée en pleine montagne et c'est synonyme de répit pendant 500 mètres, car ce n'est plus que du faux-plat montant. Ça fait vraiment du bien. Mais c'est de courte durée, car à la sortie d'un énième virage sur la droite ça remonte vraiment raide. Il y a un ravitaillement à cet endroit. Je prends un gobelet d'eau mais je rate l'éponge pour me rafraîchir. Pas que j'allais trop vite, mais surtout que je m'étais mal placé et je n'avais pas envie de casser mon rythme, si petit soit-il. En haut j'aperçois encore quelques autres maisons isolées. Je me dis qu'en haut je vais m'autoriser un peu de marche. J'y arrive, mais je continue à lutter et je poursuis ma course. Donc je n'ai toujours pas marché. Ensuite ça monte un peu moins fort pendant 150-200 mètres, mais avant un virage à gauche ça remonte carrément.




Une jeune femme me parle. Ça n'a pas l'air d'être méchant ce qu'elle me dit, mais je lui fais comprendre que mon Français est la seule langue qui me permet de communiquer. Je ne sais pas si elle a compris mon propos mais ça l'a fait sourire. Peu de temps, car ça monte fort. Virage à gauche, puis 100 mètres plus loin virage à droite. C'est toujours aussi raide mais 200 mètres après avoir franchi le panneau du km 3, une partie de rêve se présente à moi. Du faux-plat … et même descendant sur une partie. Je n'en profite pas pour aller vite, mais surtout pour allonger les foulées et récupérer un peu. Mais comme dit le diction : Le calme avant la tempête. Et c'est bien le cas !



Je sors d'une partie boisée et je peux voir les coureurs loin devant, tout en haut de la montagne ou dans les virages menant à ce sommet. C'est l'endroit le plus pentu du parcours. Quand je m'étais inscrit à cette course, je m'étais dit que les étapes étaient courtes, mais en fin de compte, elles sont largement suffisantes ainsi. Bon, je ne me suis pas arrêté une seule fois aujourd'hui, il ne reste que 300 mètres de course. Même si ce sont les plus difficiles, je vais me battre. Après 100 mètres de cette dernière difficulté, j'entame le virage à droite. Qu'est-ce qu'il est dur à prendre ! Il ne me reste maintenant qu'une ligne droite de 200 mètres mais d'un dénivelé tout aussi important.




Je fais jeu égal avec les coureurs qui m'entourent. Je suis complètement penché vers l'avant pour tenter de m'aider à monter mieux. A 100 mètres de l'arrivée, on essaye de me doubler, mais j'ai dans l'optique de faire mieux que ma pitoyable place d'hier, alors j'accélère. Je me surprends vraiment car j'arrive à le faire en pleine montée super raide. Au sol est indiqué : 50 mètres. Mais ils sont vraiment longs ces 50 mètres. Les oriflammes sont à ma portée maintenant. Plus que 20 mètres, plus que 10 mètres, je franchis la ligne d'arrivée 172ème/311 en 27'13''.



C'est beaucoup mieux qu'hier. Je n'ai pas marché une seule fois et je suis beaucoup mieux classé. J'espère que demain je ne vais pas payer les efforts de ce soir car je ne suis pas habitué à ce genre de grimpette. J'ai un peu de mal à retrouver mon souffle puis je passe au ravitaillement final pour bien me réhydrater.







Ça continue à arriver pendant encore un bon bout de temps. Je commence à descendre la partie très raide en marchant et en voyant les pauvres coureurs qui n'en ont pas encore terminé avec cette redoutable arrivée. Une fois au pied du dernier mur, je pars en direction de la voiture en trottinant, histoire de faire une petite récupération. C'est peu, car moins d'un kilomètre, mais c'est déjà plus qu'hier où j'étais incapable d'en faire. Au classement général de la Berglauf Cup Zürgler Oberland, je suis dorénavant classé 46ème de ma catégorie avec 1379 points. Prochaine étape demain soir avec un départ à Steg et une arrivée au sommet à Hörnli.

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